Décembre 2014 : certains élèves racontent ce qu’ils ont expérimenté en réalisant les petits défis que je leur lance chaque semaine et qui ont presque toujours trait à la relation.
Avec ces petits jeux, on se sent meilleur, heureux d’avoir dit des choses gentilles et on a une meilleure confiance en nous.
En écoutant, je me rends compte que chaque personne est unique. Au début, j’avais une image très superficielle, basique.
En y réfléchissant bien, je me suis dit « Qu’est-ce que je perds à essayer ? ». Le matin, quand je me lève pour aller à l’école, je me disais « Je n’ai pas le choix, je dois y aller » et je n’étais pas de bonne humeur durant la journée. Un matin, en me levant, je me suis dit en ouvrant les rideaux « Merci pour le beau temps, merci de me permettre d’aller à l’école, merci de me permettre de marcher et de faire du sport. » Chaque moment de la journée où ça allait moins bien, je me disais « Merci pour… » et j’ai passé une meilleure journée.
Le jeu du « Mets-toi à la place de l’autre » m’a aidée à ne plus m’énerver immédiatement sur les gens. Par exemple, j’ai un cheval qui n’est gentil qu’avec moi et agressif pour les autres. L’homme qui fait les boxes avaient eu les cotes cassées à cause de mon cheval et depuis, ne voulait plus faire son box. La semaine où j’ai fait ce jeu de vie, il devait le faire et on allait se disputer à ce propos. Mais j’ai repensé au jeu et je me suis dit que, si cela m’était arrivé, je ne voudrais pas le faire non plus. J’ai donc trouvé un arrangement avec l’homme pour qu’il ne se blesse plus.
Le jeu du sourire m’a permis de passer de meilleures journées. J’ai pris contact avec des gens qui avaient « peur » de moi parce que je ne souriais jamais. Du coup, comme je souriais, tout le monde venait vers moi me dire bonjour. J’avais des sourires en retour. Ce jeu m’a vraiment plu !
Sois ton meilleur ami m’a aidée à prendre plus de temps pour moi. Depuis la séparation de mes parents, une semaine sur deux, je suis chez mon papa et je lui fais presque tout, le ménage, les machines, je m’occupe des chevaux car, si je ne le fais pas, c’est le bazar. Donc, pour qu’il soit content et fier, je ne fais plus que nettoyer quand je suis chez lui. La semaine du jeu, à chaque fois que j’en faisais de trop et que j’étais fatiguée, même s’il restait des choses à faire, je me disais que si ma meilleure amie était là, elle me dirait de prendre du temps pour moi, d’aller faire une sieste… Grâce à cela, j’ai compris que ce n’était pas parce que je faisais tout pour ce soit rangé que mon papa m’aimait.
J’ai complimenté mon copain en lui disant que, malgré ce qu’il vit aujourd’hui et qu’il ne travaille pas, je suis très fière de lui. Il a eu les larmes aux yeux et m’a dit que j’étais la personne qui le faisait avancer dans la vie et qui lui a redonné goût à la vie.
Le don gratuit d’une pensée, d’un objet ou autre chose. Je me souviendrai toujours d’un moment où j’étais avec mon copain et que j’étais en train de penser à lui et à la chance que j’avais de l’avoir. Il s’est retourné et m’a dit que lui aussi, il avait de la chance de m’avoir. Or, je n’avais rien dit !
Tous ces jeux de vie permettent à chacun de s’intégrer dans un groupe par le partage de nos expériences mutuelles. Ils créent notre identité et nous permettent de nous découvrir.