En ce moment de commémorations de la grande guerre ou de la shoah, et même au travers des derniers événements, nous découvrons combien les personnalités se révèlent lorsqu’elles sont confrontées à l’horreur ou l’anéantissement. Nous serions d’ailleurs bien en peine de deviner notre réaction si nous étions plongés dans une telle situation. Qui pourrait affirmer qu’il deviendrait un héros plutôt qu’une épave ?
Mais aujourd’hui, en Occident, où la grande majorité d’entre nous se trouve à l’abri du froid, de la faim et de la violence, nous avons à faire face à une guerre bien plus sournoise qui gangrène notre confiance en nous et en notre société, en distillant la peur et la morosité. Au milieu de cette guerre, une forme d’héroïsme est accessible à tous, lorsque nous nous rappelons que ce sont notre regard et nos paroles qui créent la réalité, en lui donnant ses couleurs.
Aujourd’hui, qui que nous soyons, nous avons la possibilité de prendre pacifiquement les armes, en choisissant de bannir le plus possible de nos conversations les plaintes et les gémissements, les reproches et les critiques, afin d’éviter d‘alimenter les zones d’ombre de l’environnement, tout en donnant à la « lumière » la possibilité de s’étendre et de nous éclairer.
Nous nous surprendrons bien sûr à nous lamenter, c’est humain – nous ne pouvons pas toujours rester au sommet de notre être – et il ne sera pas nécessaire pour autant de nous juger, car nous pourrons profiter de nos constats comme autant de réveils au meilleur de nous et… à la gratitude.
En effet, pour nous battre, il nous est donné une potion magique extrêmement puissante, le merci. Merci d’être en vie, merci d’être en relation, merci du chemin parcouru, de la leçon apprise, du lever de soleil, du sourire échangé, etc. Merci de cette joie profonde et immuable qui sous-tend toutes nos émotions passagères et que nous pouvons effleurer de temps à autres !
Une lourde responsabilité nous incombe à tous et plus spécialement encore à nous les parents, les enseignants, les journalistes ou les acteurs politiques ! Quelles couleurs choisissons-nous de mettre à nos regards et à nos paroles ? Quel monde choisissons-nous d’encourager à créer ?