Jeune adulte, nous avançons sur le sentier, fier et déterminé à réussir notre vie.
Si nous osons l’authenticité d’une conscience qui s’ouvre, le brouillard s’efface peu à peu laissant la place à une brume plus légère, puis le paysage s’éclaircit progressivement.
Mais, les montagnes sont parfois hautes à gravir, les obstacles restent rudes. Après des moments de découragement parfois très profonds, à la lumière d’une rencontre, ou d’un clin d’œil inattendu, nous finissons par entrevoir une issue, les devinant accessibles, à la hauteur du voyageur courageux que nous aspirons devenir. Nous pressentons de toute façon qu’il ne sert à rien de fuir les épreuves, car nous les retrouverions, avec une ampleur plus intense encore, lors d’un carrefour ultérieur.
C’est pourquoi nous les accueillons comme autant d’invitations de la Vie à nous dépasser. En les intégrant dans notre existence, nous apprenons à les surmonter en y développant notre couleur personnelle et notre musique particulière. Nous apprenons à les aimer, tout surpris de nous y révéler, d’y déceler un souffle de notre noblesse originelle.
Chaque fois que nous franchissons une colline, nous déposons un petit caillou blanc pour retrouver la route qui mène à la maison, le jour venu.
Puis un matin, nous nous arrêtons pour contempler le chemin parcouru et nous découvrons avec émerveillement que nos cailloux étaient en réalité des semences, et que ces semences ont donné naissance à des fleurs magnifiques et des fruits au goût unique et inimitable. Et nous savourons le plaisir de les offrir en gerbes immenses à tous ceux que nous rencontrons.
Et nous prenons soudainement conscience que le véritable sens de notre Vie était celui-là : juste Vivre et accepter, accepter tout… Juste VIVRE ET AIMER…
Et nous comprenons que c’était nous qui avions choisi cet itinéraire précis, avec ses détours et ses périls, pour rappeler à l’insignifiant aventurier que nous pensions être et duquel nous tirions toute notre fierté qu’il est en réalité … LA VIE elle-même…
Marre des limites ?
À l’adolescence, le jeune, qui prend peu à peu conscience de son individualité, commence à manifester son refus des limites qui l’ont construit jusque là. Sa rébellion s’avère bien nécessaire car il a besoin de toute l’énergie produite par sa colère pour prendre ses distances avec un cocon familial devenu trop étroit : à l’image du bébé qui déclenche sa naissance pour ne pas mourir, l’adolescent provoque une nouvelle naissance pour ne pas étouffer sa personnalité psychique et épanouir la personne qu’il commence à deviner.
On a toujours connu les révoltes de l’ado, le refus d’obéir ou de se plier aux règles existantes, attitude qu’il généralise à l’école, au monde adulte, voire à la société tout entière. Ce dont il n’est pas conscient, quand il ré-agit de la sorte, c’est que son attitude reste conformiste, puisqu’il aligne ses réponses aux normes établies, en en prenant simplement le contrepied.
D’autres adolescents, de plus en plus nombreux, aujourd’hui, n’empruntent pourtant pas cette voie.Leur nombre s’accroît en réponse à une société plus anxiogène, mais aussi à une éducation plus souple et plus tolérante. Par besoin de sécurité et avec le désir de garder intactes les relations avec leurs proches, ils ne trouvent pas les ressources pour les transformer et s’arracher à un confort familial qu’ils doutent de pouvoir recréer au-dehors.
Ces deux attitudes extrêmes, si elles perdurent dans le temps, constituent un handicap pour les jeunes eux-mêmes, mais aussi pour la société dans son ensemble. En effet, en se conformant positivement ou négativement au monde adulte, les jeunes ne se permettent pas d’atteindre leur plein épanouissement Et ce faisant, ils créent un manque pour le monde dans lequel ils sont appelés à vivre, puisque ce sont eux qui détiennent des solutions inédites pour les problèmes sociétaux.
Faut-il pour cela les laisser suivre toutes leurs impulsions ? Certainement pas ! De même que la rose ne s’épanouit qu’après avoir traversé la croûte de terre, de même que le papillon n’irradie ses couleurs qu’après avoir défait le cocon dans lequel il a séjourné, c’est dans la contrainte qu’ils libèreront leur pleine créativité, leur potentiel propre.
Cette contrainte est inhérente à la vie sur terre et se décline de différentes manières : en se heurtant au réel, à ce qui est, à ses propres besoins, limites et aspirations, aux besoins, limites et aspirations d’autrui, ainsi qu’à la nécessité de mettre ses talents au service de la collectivité et d’y prendre une place qui convient à tous.
Mais, pour apprivoiser cette contrainte libératrice de leur noblesse intrinsèque et particulière, il est indispensable que les enfants et les ados soient accompagnés. Ils doivent pouvoir compter sur l’appui solide de parents et d’éducateurs humbles et conscients, qui leur offrent un cadre et leur ouvrent la voie vers la connaissance d’eux-mêmes, de leurs forces, de leurs talents et de leurs valeurs, et qui les encouragent à se dépasser et à persévérer dans les domaines où ils excellent et où ils peuvent être utiles au bien de tous.
En leur montrant ce chemin, ces adultes peuvent les aider à se positionner plus justement face aux obligations, c’est-à-dire dans la bienveillance pour eux-mêmes, pour leurs aspirations profondes, leurs objectifs, et dans le respect des autres êtres humains. Quand cette démarche s’accomplit de façon harmonieuse, les enfants et les jeunes deviennent capables de prendre du recul par rapport à leurs devoirs : ils peuvent se soumettre plus consciemment, voire plus joyeusement, parce qu’elles prennent tout leur sens, aux contraintes nécessaires, ou décider d’abandonner celles qui s’avèrent arbitraires ou inappropriées.
Je racontais à mes élèves qu’au début de ma carrière, j’attendais la fin de la journée, le week-end, les vacances, pour me « libérer » du poids de mon travail d’enseignante. Un jour, cependant, j’ai compris que je pouvais vivre autrement cette contrainte, justifiée par le besoin de nourrir mes enfants : en m’engageant à fond dans mes cours, dans le moment présent, en tentant de les transformer en plaisir pour moi et en y ajoutant mon « petit plus », mon originalité. À ce moment, un petit miracle s’est produit : non seulement, j’ai appris à aimer profondément mon métier mais en plus, cette nouvelle vocation m’a permis de créer une approche inédite de l’éducation.
« Marre des interdits ! », s’exclament les adolescents. À nous de leur montrer qu’il est possible de se servir des justes contraintes comme autant de tremplins pour se révéler à soi-même.
Chanter pour changer le monde
Ci-dessous, vous trouverez un lien vous permettant d’écouter ou de télécharger les chansons que j’ai écrites pour mes élèves. Résolument enthousiastes, elles sont essentiellement destinées à être chantées en groupe.
Ce que j’aime et qui m’aide beaucoup, ce sont les chansons. Pas simplement de les chanter, mais de les chanter en comprenant le sens. Lola
Ce qui m’a aidé à approfondir ma compréhension, ce sont surtout les chansons porteuses de messages.Lilian
Ce qui m’a le plus mise en confiance était sans aucun doute de chanter.Lisa
J’apprends à vivre en citoyen libre, heureux et solidaire
Éditions Chronique Sociale, 2018
Dans le livre ci-contre, vous trouverez une collection de petits jeux de vie, c’est-à-dire de minuscules défis que nous vous proposons de réaliser, chaque semaine ou chaque jour. Ils vous aideront à devenir des citoyens libres, heureux et solidaires.
Les satisfactions et le bien-être que j’ai après un jeu de vie est incroyable, (si je le fais à fond). Gatien
Les jeux de vie m’ont apporté énormément d’aide dans la vie, j’aime beaucoup le principe et en même temps, il nous apporte un joli défi à relever et une occasion de se surpasser. J’en ai tiré beaucoup de merveilleuses leçons : approfondir ma compréhension d’une relation harmonieuse et avoir de meilleures relations avec mes proches, par exemple. Marie