Ces gens qui ont fui leur pays pour ne pas mourir ont besoin, non seulement de notre compassion et de notre accueil, mais également, et peut-être surtout, de retrouver leur noblesse originelle.
Je rêve que des ONG ou des bénévoles organisent un système de parrainage auquel nous pourrions tous nous adresser. Chaque personne (ou famille) réfugiée pourrait être mise en contact avec un parrain (ou une famille de parrains) qui s’engagerait juste à donner un peu de son temps pour rendre des visites, inviter à la maison, sillonner le pays ensemble, comme on peut le faire entre amis.
De là, pourraient se créer des liens entre des êtres humains qui connaissent, à des degrés divers, les mêmes grandes émotions et se reconnaîtraient donc entre semblables.
Un partage de connaissances différentes et d’expériences vécues pourrait alors s’amorcer. Et sans doute, à un moment donné, un désir mutuel de se rendre utile, d’apporter son savoir-faire au service de l’autre, parce que c’est en percevant concrètement son utilité que l’on retrouve sa dignité et que l’on prend spontanément sa place au cœur d’une société. Et c’est aussi dans un échange véritable que les humains trouvent leur épanouissement.
Ces mots peuvent être interprétés comme un appel à tous ceux qui éprouvent le besoin d’un accueil profond et véritable, qui n’ont pas peur de se laisser interpeller et transformer par l’Autre et qui ont bien sûr, les aptitudes nécessaires pour mener à bien une telle aventure, en devenant les médiateurs d’un réseau fantastique d’hommes et de femmes désireux de grandir ensemble.