Recettes

paulchacra.com
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Sous cette catégorie, je compte partager de minuscules réflexes quotidiens afin de compléter la pratique présentée dans mon livre.

Lorsque j’invite mes élèves à un tête à tête avec eux-mêmes pour créer ou réfléchir, j’habille l’environnement de musiques calmes qui invitent à la sérénité. Il s’agit souvent de musiques classiques. Par ce biais, je leur permets en même temps d’ouvrir leurs oreilles à un univers parfois tout à fait nouveau, qui leur devient accessible et qu’ils aiment.

Lorsque mes élèves sont appelés à réaliser des observations ou travaux en groupes, je m’arrange pour qu’ils se retrouvent chaque fois avec des personnes différentes, afin que des liens se créent avec chaque copain de classe. Comme ils comprennent mes raisons, les jeunes s’avèrent très vite d’accord avec ma manière de procéder, même s’ils doivent au départ affronter un petit inconfort, rapidement dépassé. Pour ce faire, je m’assure du nombre de groupes nécessaires et j’attribue à chaque jeune un numéro issu de ce nombre. Tous ceux qui ont reçu le même numéro se retrouvent ensemble. (Ouh, qu’il est difficile d’expliquer cette chose si simple dans la pratique ! En tournant dans le cercle formé par mes élèves, je les désigne tour à tour et leur donne un numéro : par exemple, un, deux, trois, quatre, cinq, un deux, trois, quatre, cinq, etc.).

Une puissante potion magique

En ce moment de commémorations de la grande guerre ou de la shoah, et même au travers des derniers événements, nous découvrons combien les personnalités se révèlent lorsqu’elles sont confrontées à l’horreur ou l’anéantissement. Nous serions d’ailleurs bien en peine de deviner notre réaction si nous étions plongés dans une telle situation. Qui pourrait affirmer qu’il deviendrait un héros plutôt qu’une épave ?

Mais aujourd’hui, en Occident, où la grande majorité d’entre nous se trouve à l’abri du froid, de la faim et de la violence, nous avons à faire face à une guerre bien plus sournoise qui gangrène notre confiance en nous et en notre société, en distillant la peur et la morosité. Au milieu de cette guerre, une forme d’héroïsme est accessible à tous, lorsque nous nous rappelons  que ce sont notre regard et nos paroles qui créent la réalité, en lui donnant ses couleurs.

Aujourd’hui, qui que nous soyons, nous avons la possibilité de prendre pacifiquement les armes, en choisissant de bannir le plus possible de nos conversations les plaintes et les gémissements, les reproches et les critiques, afin d’éviter d‘alimenter les zones d’ombre de l’environnement, tout en donnant à la « lumière » la possibilité de s’étendre et de nous éclairer.

Nous nous surprendrons bien sûr à nous lamenter, c’est humain – nous ne pouvons pas toujours rester au sommet de notre être – et il ne sera pas nécessaire pour autant de nous juger, car nous pourrons profiter de nos constats comme autant de réveils au meilleur de nous et… à la gratitude.

En effet, pour nous battre, il nous est donné une potion magique extrêmement puissante, le merci. Merci d’être en vie, merci d’être en relation, merci du chemin parcouru, de la leçon apprise, du lever de soleil, du sourire échangé, etc. Merci de cette joie profonde et immuable qui sous-tend toutes nos émotions passagères et que nous pouvons effleurer de temps à autres !

Une lourde responsabilité nous incombe à tous et plus spécialement encore à nous les parents, les enseignants, les journalistes ou les acteurs politiques ! Quelles couleurs choisissons-nous de mettre à nos regards et à nos paroles ? Quel monde choisissons-nous d’encourager à créer ?

École : les « dys » n’existent pas

De plus en plus de professeurs, de spécialistes bien intentionnés, de firmes pharmaceutiques moins généreuses sans doute, dépensent leur énergie pour accompagner les élèves dits à problèmes, c’est-à-dire les dyslexiques, les dyscalculiques, les TDAH, les HP et j’en passe. On peut ajouter à cette liste les enfants en décrochage ou les phobiques. Avec le temps et les observations, les « maladies » étranges se multiplieront à coup sûr.

Mais s’il n’y avait pas de réel problème ? Si les difficultés rencontrées par certains jeunes n’étaient que le révélateur de normes aléatoires et dépassées ? En se regardant dans le miroir de ses enfants en mal d’apprendre, l’école peut y voir son propre handicap : une inadéquation à l’évolution des consciences.

L’école tout entière est à réinventer : il faut pour cela un déplacement du cadre et de l’autorité, ceci afin de permettre à chacun de développer ses talents uniques et donner la pleine mesure de ses possibilités, en tenant compte de ses limites particulières.

Déplacer le cadre, c’est offrir une souplesse absolue en ce qui concerne les matières et les horaires. Déplacer l’autorité, c’est accorder aux professeurs la permission de vivre leur vocation première, c’est-à-dire non pas sanctionner des matières non comprises ou non apprises, mais se mettre au service de chaque être qui souhaite apprendre des connaissances qu’il peut lui transmettre.

La nouvelle autorité de l’éducateur, comme celle du parent, si bien évoquée par Denis Marquet[1], sera d’encourager l’enfant à écouter la transcendance de son Désir profond, c’est à dire l’appel particulier de la Vie en lui, et d’y répondre sans relâche, en évitant les tentations de l’immédiat et du plaisir facile. (Entre son envie de jouer à la PlayStation et son Désir de devenir médecin ou guitariste, par exemple.)

Dès lors, l’évaluation ne pourra plus se faire en sens unique mais devra se baser sur un dialogue authentique entre le jeune et son professeur : quelle est ma situation aujourd’hui par rapport aux objectifs que je me suis fixés et les connaissances actuelles dans ce domaine que le spécialiste que j’ai devant moi peut m’enseigner ?

Au sein d’une telle école, dans laquelle il n’y aurait d’autre obligation que le respect de sa véritable dignité et celui de tous les êtres vivants, l’apprentissage ne s’arrêterait que lorsque le jeune aurait l’impression d’avoir épuisé tout ce qui était bon pour lui, de la même façon que l’on change de maître de musique lorsque l’ancien nous a appris tout son savoir personnel.

Si l’école répond à ces promesses de découvrir et de nourrir la singularité de chacun, il est peu probable que l’on se heurte ensuite à des difficultés de trouver un emploi, car la richesse particulière de tout être peut trouver une utilité au service de la société, dans des métiers sans doute à réinventer sans cesse.

Oser une telle métamorphose demande de lâcher-prise, d’oser l’inconnu, de risquer de se tromper. Mais ne vaut-il pas mieux errer dans le nouveau que de s’enferrer dans un ancien qui ne donne plus de fruits ? Quelle belle aventure nous attend là !

[1] Denis Marquet, Nos enfants sont des merveilles, Les clés du bonheur d’éduquer, Nil, 2012

Des livres

mairieauthie.fr
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Mes « amis »

Dans ce lieu, je vous partage les livres que je considère comme mes amis, soit parce qu’ils m’ont directement nourrie et inspirée, soit parce que j’ai jubilé à leur lecture tant j’y retrouvais un écho à mon intuition personnelle.

 

Bertrand Piccard, Changer d’altitude, Quelques solutions pour mieux vivre sa vie, Stock, 2014

Le site officiel de Bertrand Piccard : http://bertrandpiccard.com/accueil?width=1240#1

 

Thomas d’Ansembourg, Du Je au Nous, L’intériorité citoyenne : le meilleur de soi au service de tous, Éditions de l’Homme, 2014

Le site officiel de Thomas d’Ansembourg : http://www.thomasdansembourg.com/fr/index.html

 

Ilios Kotsou, Éloge de la lucidité, Se libérer des illusions qui empêchent d’être heureux, Robert Laffont, 2014

 

Alexandre Jollien, Petit traité de l’abandon, Seuil, 2012

Le site officiel d’Alexandre Jollien : http://www.alexandre-jollien.ch

 

Olivier Le Naire, Nos voies d’espérance, entretien avec 10 grands témoins pour retrouver la confiance, Actes Sud, Les liens qui libèrent, 2014

Denis Marquet, Nos enfants sont des merveilles, Les clés du bonheur d’éduquer, Nil 2012

André Stern, Et je ne suis jamais allé à l’école, Histoire d’une enfance heureuse, Domaines du possible, Actes Sud, 2011, 163 p.

Sophie Bouquet-Rabhi, La ferme des enfants, une pédagogie de la bienveillance, Domaine du possible, Actes Sud, 2011

Stephen R. Covey, Les sept habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, J’ai lu, 2012

Deepak Chopra, Les sept lois spirituelles du succès, Demandez le bonheur et vous le recevrez, J’ai lu, Aventure secrète, 2009

Deepak Chopra, Les sept lois pour guider vos enfants sur la voie du succès, J’ai lu, Aventure secrète, 2001

Guy Corneau, Le meilleur de soi, Robert Laffont, 2006