Bonjour à tous,
Vous trouverez ci-dessous un lien avec lequel vous pouvez télécharger mon petit opuscule intitulé « Lettre ouverte d’un adolescent aux adultes responsables ». Bonne lecture !
Oui À la Vie
Depuis cette année, j’ai eu droit à un cours de religion un peu particulier. En effet, au lieu d’étudier la religion en elle-même, on s’intéresse plus au côté relationnel et à la découverte de soi.
Au premier cours, je me suis réellement demandé ce que je faisais là et si tout ça était normal. Qui imaginerait un cours où l’on chante, fait des jeux, etc. ? On a dû faire une minute de silence et j’ai été pris d’un fou rire incontrôlable ; il m’a fallu toute la journée pour comprendre que j’étais en fait plutôt mal à l’aise à ce moment-là.
Aux cours suivants, on a refait la même chose, chant, minute de silence et dire l’émotion qui nous parcourait. Comme au premier cours, je trouvais cela plutôt ridicule et, à vrai dire, je me suis dit : « Génial ! Un cours où je n’aurai rien à faire. » Notre professeur nous a demandé de faire ce qu’elle appelle un « jeu de vie ». Il suffisait de sourire aux gens qu’on croisait. « Super comme devoir, ça ! » Malgré ce que je pensais à ce moment-là, je me suis dit « Pourquoi ne pas le faire ? » et en le faisant, j’ai ressenti comme quelque chose qui changeait en moi.
Le cours suivant, je ne rigolais plus, j’étais même plutôt attentif. Et moi qui, d’habitude, aime faire le pitre, je trouvais ceux qui dérangeaient le cours agaçants. Au lieu de rêvasser pendant la minute de silence, je me concentrais sur moi-même. Au lieu de dire une émotion aléatoire, je réfléchissais à ce que je ressentais vraiment au fond de moi. Je ressortais du cours avec le sourire, mais plus le même… Un sourire sincère et satisfait remplaçait un sourire moqueur et amusé. Après à peine un mois de cours, je me sentais déjà différent au fond de moi, comme plus en paix avec moi-même.
Contrairement à ce que je pensais aux premiers cours, ces deux heures que je voyais comme des cours de « sieste », m’apprenaient de plus en plus de choses sur moi-même et sur les autres. J’ai été en décrochage scolaire ces dernières années et je m’étonne de me voir m’intéresser et m’impliquer autant dans un cours.
Les jeux de vie, qui étaient en quelque sorte les « devoirs », m’apportaient beaucoup plus que des exercices de math ou autres. Les « 1+1=3 », se mettre à la place de l’autre, remercier, et tous les autres me changeaient.
On a eu, un jour, la visite d’un inconnu dans notre classe et il s’est fait passer pour un nouvel élève. Je trouvais ça drôle au début mais, en y réfléchissant, c’était plus un manque de respect qu’autre chose. On a la chance d’avoir un cours qui nous apporte ce que peu de gens peuvent nous apporter et je ne comprends pas comment certaines personnes ne peuvent pas être sensibles à ça…
Ce cours, contrairement aux autres, ne nous apprend pas des choses sur la vie, mais il nous apprend à vivre tout simplement. C’est malheureusement quelque chose que beaucoup de gens n’ont pas appris. Apprendre à s’écouter, à prendre du recul, à se mettre à la place des autres, c’est tout simple, mais trop de gens oublient de le faire. Ces chansons, ces minutes de silence, ces temps de parole, cela fait beaucoup de bien, qu’on le veuille l’admettre ou non.
J’ai appris plus sur moi-même en trois mois de cours qu’en dix-sept ans de vie. C’est drôle quand même, non ? Ceci est véritablement un cours qui devrait avoir lieu dans toutes les écoles du monde. Il aide à se sentir mieux, à se comprendre et à se connaître. Et c’est exactement ce qui manque aux jeunes d’aujourd’hui. L’école, ce n’est pas seulement étudier. On y passe le plus de temps quand on est jeune, raison de plus pour s’y sentir mieux et écouté. On pourrait penser que, comme je ne suis pas un grand travailleur, je trouve forcément ça intéressant de ne pas devoir véritablement « travailler » comme on le fait dans les autres cours, mais ceux qui pensent cela se trompent. On travaille autant à ce cours de religion que dans n’importe quel autre cours. Cependant, au lieu de travailler sur des feuilles ou des manuels, on travaille sur nous-mêmes. L’école nous forme pour notre vie future, non ? Je pense que ce cours, mieux que n’importe quel autre, nous y prépare.
J’ai malgré tout une chose à reprocher à ce cours. Je ne le nommerais pas « cours de religion », mais bien « cours de vie. »
Je souhaite suivre des études d’enseignant par la suite. Je pense que j’utiliserai quelques activités que j’ai pu partager, si j’atteins mon objectif. C’est une expérience incroyable – et encore, je pèse mes mots – et il faut qu’un maximum de gens puisse la vivre.
J’ai beaucoup changé pendant ce trimestre et ce, à de nombreux points de vue, et je pense que le cours de religion y est pour quelque chose. Je suis très enthousiaste pour la suite et j’espère que j’en apprendrai plus sur moi-même et sur les autres. Une relation invraisemblable se crée lorsque l’on est assis en rond dans ce petit local et je ne voudrais pour rien au monde que cela change.
Malgré ses allures de frotte-manche, je tiens à préciser que je pense profondément tout ce que j’ai écrit et que je suis très heureux de pouvoir le partager. Cette expérience restera gravée dans ma mémoire et je vous en remercie.
Ces gens qui ont fui leur pays pour ne pas mourir ont besoin, non seulement de notre compassion et de notre accueil, mais également, et peut-être surtout, de retrouver leur noblesse originelle.
Je rêve que des ONG ou des bénévoles organisent un système de parrainage auquel nous pourrions tous nous adresser. Chaque personne (ou famille) réfugiée pourrait être mise en contact avec un parrain (ou une famille de parrains) qui s’engagerait juste à donner un peu de son temps pour rendre des visites, inviter à la maison, sillonner le pays ensemble, comme on peut le faire entre amis.
De là, pourraient se créer des liens entre des êtres humains qui connaissent, à des degrés divers, les mêmes grandes émotions et se reconnaîtraient donc entre semblables.
Un partage de connaissances différentes et d’expériences vécues pourrait alors s’amorcer. Et sans doute, à un moment donné, un désir mutuel de se rendre utile, d’apporter son savoir-faire au service de l’autre, parce que c’est en percevant concrètement son utilité que l’on retrouve sa dignité et que l’on prend spontanément sa place au cœur d’une société. Et c’est aussi dans un échange véritable que les humains trouvent leur épanouissement.
Ces mots peuvent être interprétés comme un appel à tous ceux qui éprouvent le besoin d’un accueil profond et véritable, qui n’ont pas peur de se laisser interpeller et transformer par l’Autre et qui ont bien sûr, les aptitudes nécessaires pour mener à bien une telle aventure, en devenant les médiateurs d’un réseau fantastique d’hommes et de femmes désireux de grandir ensemble.
L’école, telle que nous l’avons élaborée en quelques centaines d’années s’est construit des murs de plus en plus épais, à partir d’un échafaudage mental d’obligations en tous genres, censées mener nos jeunes vers la réussite, mais qui ne font que surdévelopper des intellects au détriment de toutes les autres formes d’intelligence qui pleurent d’être ainsi délaissées.
Les murs se fissurent de toutes parts sous la pression des personnalités diverses qui crient leur soif de vivre et d’être reconnues pour ce qu’elles sont.
Or plutôt que d’entendre leur message, on leur invente un tas de maladies, des plus disgracieuses (dyslexie, dyscalculie, TDAH, etc.) aux plus flatteuses, comme les « hauts potentiels », pour lesquels on crée des spécialisations, on forme intellectuellement des experts que l’on paie bien cher afin qu’ils maintiennent tout ce beau monde dans l’enceinte de l’établissement scolaire.
Par ailleurs, puisqu’il faut bien sûr répondre aux besoins culturels et spirituels différents de tous, on propose des cours de toutes les religions, ou l’on érige des écoles de confessions différentes.
Et comme, dans tous ces ghettos, les gens n’apprennent pas à s’entendre dans leurs différences, on crée des cours de citoyenneté pour enseigner le vivre ensemble.
On colmate les brèches une à une, toujours avec une guerre de retard et, malgré tout, les murs se lézardent et les faits de violence envers l’école ou dans la société en général se multiplient : ils ne sont que le symptôme de cette même violence subie par tous ceux qui n’y ont pas trouvé leur place.
Alors, devant les décrochages de plus en plus nombreux, les problèmes insolubles rencontrés par certaines familles, des gens s’affolent pour leurs enfants et, plus ou moins bien inspirés, créent des écoles alternatives, parfois mieux adaptées, mais dont le prix est souvent exorbitant, et ne s’adressent donc qu’aux élites.
Ces établissements ne sont pas toujours sans danger lorsqu’ils prennent totalement le contrepied du formatage éducatif et que leur projet consiste à mettre l’enfant au centre de leurs préoccupations. Ils oublient que la véritable finalité d’un être, son épanouissement, réside dans sa capacité à se mettre au service d’une noble cause[1] qui le dépasse, et que cela s’apprend. Les ravages sont tout autres : perte de contact avec la réalité et les frustrations qu’elle engendre, découragements lorsqu’il s’agit de s’y confronter, voire même des comportements suicidaires. La violence revient en force, avec d’autres visages : soit dirigée contre la société, perçue comme décevante, mais elle se retourne surtout contre le jeune lui-même, qui ne se sent pas de taille à affronter l’existence.
Devant tous ces constats, nous ne pouvons éviter de nous poser la question essentielle : de quoi avons-nous réellement besoin pour grandir, pour nous inscrire dans la société en tant que personne libre et responsable d’elle-même et de la collectivité tout entière ? Selon moi, l’éducation nécessite avant tout un environnement ferme et sécurisant qui rappelle sans cesse à l’enfant le sens de sa dignité : écouter Ce qui pulse en lui et le pousse à développer son potentiel unique au service de la Vie tout entière. D’une certaine façon, l’éducation doit devenir résolument spirituelle. Et lorsque je parle de spiritualité, je ne songe pas bien sûr aux religions, mais à ce processus qui conduit chacun à aligner harmonieusement toutes les parties de son être pour servir au mieux.
Le temps est venu, je crois, d’insister, comme on le fait en développement personnel, sur la nécessité de lâcher, lâcher prise, lâcher le contrôle, de desserrer l’étau dans lequel nous enfermons nos enfants et de faire confiance à la vie elle-même, à leurs pulsions profondes, leur envie innée d’apprendre et de se dépasser.
Si nous plantons un gland et un noyau de cerise dans un jardin, nous n’y verrons pas s’épanouir d’autres arbres qu’un chêne et un cerisier. La richesse de la terre dans laquelle ils grandiront, le ciel, le soleil et les intempéries, les insectes, seront les seuls à exercer une influence, mais ils n’agiront que sur leur forme et leur stature ainsi que sur l’abondance et la qualité de leurs fruits. C’est en enfonçant leurs racines plus ou moins profondément dans le sol et en cherchant la lumière envers et contre tout qu’ils bâtiront leur corps, tordus ou élancés, rabougris ou délicats, etc.
Il en va de même pour les humains et c’est bien là le seul véritable pouvoir que nous ayons en tant qu’éducateurs : offrir un environnement culturel, sportif, artistique, spirituel, le plus riche possible (une terre nourrie régulièrement par le compost), dans lequel nos enfants pourront enraciner ce qu’ils sont déjà par essence, et leur montrer le ciel, afin de leur donner la possibilité d’éclore à eux-mêmes et au monde : ils ne sont pas venus sur terre pour s’auto-alimenter égoïstement, ils ont un devoir d’y faire mûrir des fruits pour la collectivité. C’est dans le pressentiment de leur utilité qu’ils découvrent leur noblesse, le sens de leur vie et l’enthousiasme qui lui est lié. Le bonheur n’existe que partagé.
Un des avantages d’une telle proposition, c’est que contrairement à ce qui se dit aujourd’hui « L’école va mal, il faut lui donner plus d’argent ! », elle nécessite au contraire beaucoup moins de moyens, puisqu’elle peut s’appuyer sur des synergies et la solidarité entre tous les acteurs de la société, et qu’il n’est plus autant besoin de faire appel à des spécialistes en tous genres, chacun cherchant son chemin avec son potentiel, tout en compensant naturellement les limites qui sont les siennes.
Bien sûr, comme le souligne Edgar Morin, tout est inter-relié : « On ne peut pas réformer l’institution sans avoir au préalable réformé les esprits, mais on ne peut pas réformer les esprits si l’on n’a pas au préalable réformé les institutions. » Comme lui, je pense qu’ « il n’y a pas de réponse proprement logique à cette contradiction, mais (que) la vie est capable d’apporter des solutions à des problèmes logiquement insolubles. »[2]
Faut-il prendre le risque de tenter cette aventure ? Je crois que oui, si elle se vit avec des parents et des « éveilleurs » convaincus, suffisamment formés et solides humainement, car le changement de la société passe par le changement des individus eux-mêmes et qu’une expérience peut se répandre de façon exponentielle. Je pense même qu’il vaut mieux ne pas l’imposer d’en haut, car elle risquerait d’y perdre son âme.
En attendant, en tant que professeur de grands adolescents et de jeunes adultes, j’ai envie de témoigner que les tout petits changements que j’ai opérés au sein de mes classes, en deux heures par semaine, s’avèrent déjà totalement bouleversants et agissants. Ils permettent d’imaginer le bénéfice considérable qu’apporterait aux jeunes (et à la société !) une réelle et fondamentale métamorphose de leur éducation, basée sur la confiance en la Vie et en l’essence même de chacun, ainsi que sur la volonté de développer toutes leurs intelligences en même temps.
En ce qui me concerne, ces changements se déclinent au niveau du déroulement même de mes cours : la forme que je leur donne constitue en elle-même une éducation. Quant au fond, les échanges que je suscite en classe, mes élèves les reconnaissent d’emblée comme un apprentissage de la vraie vie. Même s’il est malaisé d’en séparer les thèmes, parce qu’ils sont tous interconnectés et qu’ils se nourrissent mutuellement, je les résumerais en quatre points : apprendre la vie et devenir son allié, apprendre à se connaître, apprendre à entrer en relation, apprendre à trouver son utilité dans un monde en métamorphose.
Cet apprentissage me paraît fondamental pour permettre à l’adolescent de se créer une colonne vertébrale psychique, affective et spirituelle solide et de donner du sens à son existence. Celle-ci étant fermement construite, les autres intelligences se grefferont sans mal autour d’elle et il sera beaucoup plus facile alors de donner sa confiance au jeune et d’accompagner son désir inné d’apprendre et de se rendre utile.
[1] Lorsque nous ne permettons pas ce rapport à la transcendance, dont parle Denis Marquet (Nos enfants sont des merveilles, Les clés du bonheur d’éduquer, Nil 2012) beaucoup de jeunes s’engouffrent dans les sectes, les intégrismes et les guerres de religion qui semblent répondre à leur besoin de sens.
[2] Edgar Morin, La Voie pour l’avenir de l’humanité, Fayard, 2011, p. 151
Selon l’OCDE, la Suède, qui se plaçait en tête des systèmes éducatifs, doit revoir sa copie. En effet, l’enquête PISA y révèle des résultats catastrophiques, nettement en recul par rapport aux autres années.
Personnellement, j’aimerais hasarder une réponse qui fait écho aux cris d’alarme déjà exprimés auparavant par une tranche de la population suédoise, ainsi que par des spécialistes comme le psychiatre David Eberhard qui avait manifesté son inquiétude dans un essai intitulé « Comment les enfants ont pris le pouvoir », publié en 2013.
L’auteur y détaillait les raisons qui, selon lui, ont amené les enfants suédois à perdre le contact avec la réalité et les frustrations qu’elle induit nécessairement. Devenus adultes, leur éducation, trop laxiste, les amène à connaître d’énormes déceptions et découragements, situations à l’origine de comportements suicidaires.
Cette question me taraude également depuis longtemps déjà, à partir de l’observation de certains de mes élèves ; spécialement ceux que les parents défendent à corps et à cris face au monde enseignant qu’ils discréditent au profit de la toute puissance de leur progéniture. Le trône fantasmatique qu’ils offrent à leurs enfants ressemble trop vite, me semble-t-il, à une chaise d’amertume lorsqu’il s’agit de prendre une place active dans le monde actuel qui demande courage et dépassement, créativité et souplesse autant que collaboration empathique.
Il était capital sans aucun doute de rendre à l’enfant son statut de personne à part entière, comme nous l’avait si bien rappelé Françoise Dolto. Il est important aussi de le considérer comme un interlocuteur digne d’attention et de respect ; de reconnaissance des émotions qui le traversent, par exemple.
Mais l’erreur à ne pas commettre consiste à lui donner la place centrale. Pour se construire et prendre conscience de son potentiel, le jeune a besoin d’un environnement ferme et sécurisant qui lui rappelle sans cesse le sens de sa dignité : écouter Ce qui pulse en lui et le pousse à développer son potentiel unique au service de la Vie tout entière.
Comme l’observe si bien Denis Marquet[1], le parent doit appuyer son autorité sur le Désir transcendant de l’enfant, moteur qui se situe, non à l’extérieur de la personne, rôle tenu auparavant par l’église ou l’état, mais bien dans son for intérieur.
Ce Désir, j’aime le nommer l’En-Vie pour souligner à quel point, c’est cette pulsion qui met en vie, qui appelle la réalisation de notre Noblesse[2]. En faisant référence à cette EnVie, je ne songe donc pas aux penchants anesthésiants ni aux ersatz de plaisir qui ne construisent pas la personne mais peuvent la détendre par moments. Le processus d’ « élèvement » n’a donc rien à voir avec du laisser-aller, que du contraire : quand il s’agit de se montrer à la hauteur de sa dignité, le chemin s’avère bien plus contraignant et plus responsabilisant.
C’est pourquoi tous les éducateurs, quels qu’ils soient, se voient confier aujourd’hui une mission bien plus délicate que celle de leurs prédécesseurs. Entre la toute puissance de ceux qui savaient et s’imposaient d’une main de fer sans considération pour les personnes et le laisser-faire des parents stressés et influencés par l’ego de leurs enfants, il existe une voie moyenne : elle consiste à aider le jeune à prendre soin de sa part sacrée, de son essence, pour l’épanouir dans l’intérêt du Vivant sous toutes ses formes. L’attention apportée au meilleur du petit dont on a la charge entraîne spontanément un rapport de bienveillance et d’écoute non dénué d’autorité.
Prendre soin de l’autre, c’est accepter de le frustrer tout en lui donnant le droit à ses émotions, c’est lui expliquer ses devoirs autant que ses pouvoirs, c’est décider de l’heure du coucher tout en accueillant la déception ou la colère, c’est apprendre à partager tout en reconnaissant la difficulté de le faire, c’est encourager à travailler les gammes plutôt qu’à surfer sur internet, fixer des horaires d’accès à l’ordinateur, etc.
Mais le jeune comprend très vite le sens de cette nouvelle autorité pleine d’amour et, lorsque celle-ci s’exerce de façon cohérente, il éprouve moins que les autres de la réticence à lui faire confiance et à la respecter. Quelque chose en lui sait que c’est bon pour lui.
[1] Denis Marquet, Nos enfants sont des merveilles, les clés du bonheur d’éduquer, Nil, 2012.
[2] Marie Milis, Souviens-toi de ta noblesse, Le Grand Souffle Ed, Paris, 2008.